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JEUX VIDEOS : BONS OU MAUVAIS POUR NOS ENFANTS ?

L’ère du numérique caractérise notre époque, dans laquelle naissent, grandissent et se construisent nos enfants : la technologie est devenue centrale dans nos quotidiens, transformant notre manière de communiquer, de travailler, d'apprendre et même de nous divertir.

Parmi les éléments numériques à disposition, les jeux vidéo sont prégnants dans l'esprit des jeunes de cette génération, offrant un monde numérique sécurisant et apaisant pour certains, mais aussi pleins de défis et d'interactions pour d’autres.

Plus qu’une simple activité récréative, les jeux vidéo se sont transformés en une culture dynamique et omniprésente, pouvant influencer à plus ou moins grande échelle les modes de vies, voire les compétences cognitives des enfants et des adolescents.

D’une simple distraction ils sont devenus un outil d'apprentissage voire une profession pour certains.


Il n’est pas rare que les parents expriment des inquiétudes concernant l'impact des jeux vidéo sur leurs enfants, les percevant comme potentiellement nocifs. Une question se pose alors : quels sont leurs effets sur la santé mentale, le comportement social et l'équilibre de nos enfants ?


Cette inquiétude est le reflet d'une époque où la technologie a profondément modifié les loisirs des jeunes, amenant ainsi à se questionner sur l’impact négatif qu'ils peuvent avoir sur les enfants.


Une nouvelle sorte d’addiction

Certains enfants et adolescents peuvent être « absorbés » par les jeux vidéo, au point de se détourner du monde réel.


Même si pour certains une pratique excessive des jeux vidéo ne résultera pas pour autant d’une pathologie, d’autres peuvent présenter un « Gaming Disorder ». Cette addiction se manifeste par une incapacité à contrôler la pratique des jeux vidéo et peut entrainer :

  • Une préoccupation excessive pour le jeu (y penser constamment, être préoccupé par ce qui se déroule dans le jeu, faire une fixation dessus, même lorsqu’on ne joue pas)

  • Une perte de contrôle dans la gestion du temps passé à jouer (avoir du mal à interrompre ou réduire la durée du jeu, même si l’on a dit qu’on le ferait)

  • Une priorité excessive accordée au jeu (restreindre ou arrêter les activités quotidiennes, sociales, scolaires afin de passer plus de temps à jouer)


Des effets néfastes sur la santé mentale

On observe donc que les jeux vidéo peuvent avoir une conséquence directe sur la santé mentale des jeunes, notamment en cas de

« Game Disorder » cité plus haut.


Pour la majorité, cela ne va pas aussi loin, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas affectés par une utilisation trop intense de ces supports numériques. Des difficultés à réguler ses émotions et son humeur peuvent apparaître sur le long terme, comme l’apparition d’énervement, d’irritabilité, de mauvaise humeur, d’agitation, mais aussi un état d’anxiété voire de dépression, amenant à se refermer sur soi-même.


Un monde fictif pouvant entrainer l’isolement

Le fait de se retrancher dans un monde imaginaire et numérique, plus sécurisant et confortable que la dure réalité de la vie, peut être l’un des effets négatifs qui découle des jeux vidéo chez les jeunes, notamment chez les adolescents.

Les jeunes qui passent énormément de temps « scotchés » sur leurs jeux vidéo peuvent en arriver à se « déconnecter de la réalité ». Ils négligent ainsi les interactions sociales réelles (avec les amis, la famille), préférant le monde virtuel que les interactions sociales en directes souvent plus coûteuses énergiquement et plus difficile à établir.


Même si des « relations numériques » peuvent voir le jour grâce aux jeux en ligne, maintenant un sentiment de socialisation chez ces adolescents, on observe que l’absence prolongée d’interaction directe peut entrainer un déclin des compétences sociales.

On se retrouve avec moins d’occasions de développer certaines compétences telle que la lecture des émotions et des signaux sociaux, la communication non verbale, mais aussi la résolution de conflits en personne.



Un mode de vie de plus en plus sédentaire

Aujourd’hui, nul besoin de se déplacer ou de sortir de la maison pour se divertir ou parler avec ses amis, tout est à portée de main grâce au numérique. En ce sens, les jeux vidéo font partie des éléments qui favorisent une sédentarité grandissante dans notre société, ce qui va de pair avec des aspects négatifs.

  • Des problèmes de santé surviennent plus souvent du fait de longues heures passées en position assise, amenant des problèmes d’obésité, mais aussi des soucis au niveau cardio-vasculaire, du diabète ou tout autre souci de santé lié à un trop grand manque d’activité physique.

  • Des modifications de la qualité du sommeil peuvent survenir lorsque l’utilisation des jeux vidéo n’est pas maîtrisée. Des habitudes de jeux très tardives peuvent venir perturber le cycle du sommeil, entrainant ainsi des troubles du sommeil (endormissement) ou encore une mauvaise qualité de repos.

  • Des difficultés motrices ou des douleurs musculaires sont souvent liés à une posture prolongée durant les sessions de jeu. On peut ainsi retrouver régulièrement des problèmes tels que des douleurs au dos, au cou (coucou le torticolis), aux épaules et aux poignets, mais aussi un développement moteur plus restreint (coordination, force musculaire, souplesse)


Le risque d’une baisse des performances scolaires

Passer beaucoup de temps à « gamer » peut entrainer chez la jeune génération une négligence des autres aspects de leur vie, dont les études. Passer plus de temps sur les écrans à jouer laisse moins de temps et de motivation pour les activités scolaires telles que les révisions et les devoirs. De plus, les jeux vidéo, quand ils sont utilisés de manière excessive, peuvent venir affecter la capacité de concentration des enfants et adolescents. Cela se répercute également en classe où les jeunes sont plus distraits par leurs pensées liées au jeux, ou trop fatigués par leur session tardives, nuisant ainsi à leur participation en classe et à leur apprentissage.



Vous l’aurez compris, les jeux vidéo sont souvent pointés du doigt pour leurs effets négatifs sur les jeunes. Bien que souvent critiqués pour leur contribution présumée à la diminution du temps d'étude, à l'isolement social et à une possible dépendance lorsque leur utilisation tombe dans l'excès, ils possèdent également un potentiel indéniable pour influencer positivement la vie des jeunes sur d'autres plans.


Les jeux vidéos : des aspects positifs !


Favoriser la créativité et l’imagination

La base de la création des jeux vidéo est bien évidemment l’imagination. Il existe d’ailleurs un grand nombre de jeux qui offrent des environnements où les jeunes peuvent à loisir créer, construire, explorer, faire des choix : au travers des mondes ouverts ils peuvent laisser libre court à leur imagination et envisager des scénarios différents ; dans les jeux de constructions ils peuvent créer des villes, des bâtiments, assembler des couleurs. Pour ce qui est des simulateurs ils peuvent envisager différents comportements à adopter ou différentes manières de faire. Les possibilités sont infinies pour nourrir leur esprit créatif et les stimuler.


Développement des compétences cognitives

Les jeux vidéo peuvent également avoir un impact positif sur les apprentissages. Tout commence par les compétences cognitives qui peuvent être stimulée au travers de certaines de ces activités numériques.

  • Une pensée stratégique se développe au travers des jeux, car ils demandent aux jeunes de planifier, développer des stratégies afin d’atteindre leur but, mais aussi d’anticiper les conséquences de leurs actions sur le long terme.

  • Une amélioration de la mémoire peut être observée suite à l’utilisation de certains jeux. En effet, dans les scénarios il est souvent nécessaire de se souvenir d’informations, de séquences, de cartes, de techniques, de tactiques, ou de personnages pour avancer, ce qui peut renforcer la mémoire à long et à court terme.

  • La résolution de problèmes fait partie des défis que l’on peut rencontrer dans un jeu. En abordant des énigmes à résoudre, des enquêtes, des quêtes, les joueurs développent ainsi cette compétence pour pouvoir avancer.

  • La prise de décision rapide est souvent exigée lors des sessions de jeux vidéo. Il faut être capable d’évaluer rapidement les situations et prendre la ou les décisions qui conviennent, influençant par la même le déroulement futur du jeu. Cela développe la capacité des jeunes à réagir rapidement à une information ou à un stimulus.

  • La gestion simultanée de plusieurs tâches est également mise en avant dans le jeu, car le jeune se trouve amené à devoir surveiller plusieurs aspects du jeu en même temps, ce qui renforce donc cette capacité.

  • L’amélioration des compétences en mathématiques peut également se faire par le biais de jeux vidéo, notamment ceux impliquant des calculs, des énigmes et des simulations qui engagent les jeunes dans des activités numériques.

  • Un apprentissage à son rythme est favorisé par l’utilisation de jeu vidéo, grâce à l’existante de différents niveaux de jeu qui adaptent le niveau de difficultés. Ce procédé peut être repris au niveau des apprentissages en classe, permettant ainsi une différenciation dans les apprentissages avec des élèves évoluant à leur rythme et qui auront moins de sensation d’échec.


Amélioration de la coordination et des compétences motrices

Les jeux vidéo nécessitent parfois des mouvements rapides et précis, qui développent les compétences motrices fines de façon globale. Cela a pour effet d’améliorer la coordination visuo-motrice, car main et œil doivent se synchroniser pour effectuer le bon geste au bon moment.

La coordination entre les deux mains est également favorisée dans les jeux où l’utilisation d’une manette est obligatoire (consoles de jeux), améliorant dans le même temps la dextérité des jeunes. On peut également mettre en avant une amélioration de la rapidité des réflexes face à des stimuli visuels et auditif où le temps de réaction doit être le plus court possible.


Un allié contre le stress et l’anxiété

En plongeant dans cet univers virtuel, les jeunes se voient offrir une distraction et un divertissement qui leur permet de s’évader durant un petit moment loin des différentes sources de stress de la vie quotidienne (qu’elle soit scolaire, familiale, sociale, personnelle, médicale). Des études suggèrent même que le fait de jouer à des jeux vidéo peut réduire le niveau de cortisol qui représente l’hormone du stress, favorisant le calme et la relaxation.

Les jeux vidéo sont également construits autour d’objectifs à atteindre pour avancer. Lorsque les jeunes réussissent à relever ces défis, cela peut engendrer chez eux un sentiment d’accomplissement ou de satisfaction, qui contribue en partie à réduire le stress.


Une socialisation à grande échelle

Les jeux vidéo sont devenus une porte d’entrée sur le monde. De nombreux jeunes ne jurent plus que par les jeux en ligne et multi-joueurs (comme Fortnite par exemple) où ils peuvent retrouver leurs amis pour se détendre un moment. Cette pratique du jeu encourage la coopération, la communication et le travail d’équipe, ce qui développe donc les compétences sociales et d’interaction des jeunes générations.

On note également que cela permet une ouverture sur le monde, avec une socialisation autre que les camarades de classes, dans tout le pays, voire dans le monde entier.

Pour certains jeunes, pour lesquels la socialisation directe (dans la vie réelle) peut être plus dure, c’est aussi l’occasion de nouer des liens par le biais d’une passion commune, et ainsi de pouvoir faire partie d’un groupe ou au moins de nouer des amitiés par le biais du numérique qui deviendront réelle.


Au niveau familial, le jeu vidéo peut être le moyen de se retrouver autour d'un moment divertissant. Cela permet de créer un sentiment de coopération entre frères et soeurs, mais aussi de favoriser la compréhension et la communication entre le parent et l'enfant, en partageant une activité ludique. Pour les sessions entre amis, c'est l'occasion de passer un moment fun ensemble tout en se challengeant en un contre un, ou à plusieurs pour plus de compétition positive.





Les jeux vidéo présentent donc en réalité un paysage complexe où se mêlent des aspects à la fois positifs et négatifs : tout dépend donc de l’utilisation qui en est faite, pouvant entrainer aussi bien de grandes possibilités et le développement de potentialités (créativité, travail d’équipe, réflexes, divertissement, apprentissage) que de conséquences néfastes lorsque l’on tombe dans l’excès (isolement, problème de santé, agressivité, perte de motivation scolaire, addiction).


Cette dualité complexe mérite une analyse approfondie pour comprendre pleinement les multiples facettes des jeux vidéo, leur impact global sur la vie et le développement des jeunes et ainsi pouvoir les utiliser de la bonne manière au quotidien.




Il est interessant d'observer que les jeux vidéos n'impactent pas les jeunes de la même façon en fonction de leur tranche d'âge. Sur le tableau ci-dessus, il apparait que les écrans apparaissent comme la principale source de stresse identifiable pour les adolescents (2nde degré = 11 à 17 ans), avec la peur des évaluations scolaires qui arrivent en deuxième position. Pour les enfants plus jeunes (1er degré = 3 à 10 ans), les écrans ne sont que la 3ème source de stress, après la famille, dont les problème familiaux et l'investissement des familles qui représentent quant à eux la première et deuxième source de stress principale chez les élèves plus jeunes. De plus, les écrans dans cette tranche d'âge représentent, pour une bonne partie, la télévision ou les téléphones de leurs parents (notamment durant la période de 3 à 6 ans), c'est plutôt durant la partie primaire (7 à 10 ans) que les écrans commencent à devenir ceux des jeux vidéos, plus facilement que la télévision.


Un bilan mitigé

Finalement, ce sont principalement les habitudes prises durant l'enfance, en lien avec les écrans, qui jouent un rôle central. En effet, c'est d'abord le cercle familial qui conditionne le rapport aux jeux vidéos : les parents peuvent, en contrôlant le contenu et en limitant leur utilisation, gérer l' impact sur leur enfants. Le rapport des parents aux écrans influe également sur le comportement des enfants, qui prennent exemple sur leurs proches.


En conclusion, l'utilisation des jeux vidéos peut s'avérer vertueuse, sous réserve de les consommer avec modération et discernement, en complément d'autres activités, telles la lecture, le sport, pour ne pas s'enfermer dans le virtuel.


Une question d 'équilibre en somme.

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